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AERONEUHOF - Aérodrome du Polygone

38, rue Guynemer

67100 STRASBOURG

Mob: +33 (0)6 09 80 30 52

Mail: aeroneuhof@gmail.com

HISTORIQUE

PETITE HISTOIRE DE L’ESSENCE AVIATION AU TERRAIN DU POLYGONE
par Olivier MARTZ (Président d’honneur)


L’homme depuis la nuit des temps, souhaitait imiter les oiseaux et se déplacer dans les airs. Mais malheureusement il n’a pas su adapter sa morphologie. Alors......?

Réflexion.. ! Matière grise .....!? Vouloir !! .. pas de solution et ce, durant des siècles.

Icare fut un des premiers à concrétiser, mais il faut encore réfléchir.

Alors l’homme a inventé le ballon, ok, et ça marche, ensuite le dirigeable, c’est déjà mieux, mais encore ???.

Après maintes recherches, l’homme rencontre enfin le cheval vapeur, animal sympathique et docile. Il lui propose une association, c’est à dire une activité contributive, et il le met dans un moteur.

Mais, il faut bouger, se déplacer. Son cousin, le cheval tirait bien les charrettes, et lui?

Réflexion !!

Décision....! on lui mis des roues et on l’appela " AUTOMOBILE ".

Mais enfin, pourquoi ne pas lui mettre des ailes, il pourrait peut-être voler ? Chose pensée, chose faite, et ça marche. Le cheval volant est né, on l’appellera " AERONEF ".

Malheureusement, le cheval vapeur, bien qu’évoluant sur de belles prairies, ne veut pas se nourrir directement. Et sur ces prairies, y aurait-il assez de nourriture pour tous ces chevaux ?

Alors, comme pour le cheval automobile, on fait appel aux conserves, vous savez, ce produit noir, mis sous terre il y a quelques millénaires dit " pétrole ". N’ayez crainte, il n’y a pas de date de péremption.

Mais il faut distiller, raffiner, traiter et ajouter des additifs. Et là encore un problème. Le cheval vapeur " AERONEF " n’avale pas n’importe quoi. Il a des exigences personnelles. Comme les hommes, il veut un produit de grand cru, et en plus, adapté à son environnement.

Et l’homme, comme toujours, créera pour le cheval volant suivant le cas, l’essence aviation ou le kérosène.

Bien, il faut trouver le produit ! L’amener au terrain ! Le stocker ! Avitailler la mangeoire de notre " AERONEF "

C’est simple, il n’y qu’à !!


1908

Le club n’existait pas encore.

- Essence auto, besoins très limités, fûts de 200 litres et bidons. Pas de stock sur le terrain.


1921

- L'armée de l’air vient sur le terrain, avec sa propre distribution. Comment ?

Quelques avions ‘privés’, - pas de souci de ravitaillement.


1929

Naissance du club.

Accord avec l’armée de l'air et mise en place de solutions de fortune.


1938

La ligne PARIS - STRASBOURG - PRAGUE était ravitaillée directement par un camion-citerne portant la marque " INTAVIA ".

Le Club se ravitaillait par fûts de 200 litres. L’avitaillement des avions du club se faisait à l’aide d’une pompe à main fixée sur un chariot porteur du fût de 200 litres. Il y avait quelques accords avec l’armée et INTAVIA, ce qui simplifiait le ravitaillement.

Pendant la guerre

Le club n’existait plus, mais restait dans les têtes.

Le polygone est confisqué et utilisé par la Luftwaffe pour la formation des pilotes de planeurs.

Un stockage fixe de 3500 l était utilisé.

La plupart des vols se faisait au treuil, les remorquages par Fieseler - Storch.


Après la guerre. 1945 - 1946 - 1947.

Le club reprend vie. On l’autorise à s’installer dans la partie du hangar non détruite lors de l’évacuation rapide du terrain par la Luftwaffe en 1944. Les restes du hangar, deviendront, atelier planeur et logement pour un mécanicien.

Le club hérite aussi de deux bâtiments dont l’un devient " club-house " avec un bar !

Evidemment, le club a aussi pu récupérer la soute à essence de 3500 L. Chance inouïe, mais elle était vide.

Durant cette période, les besoins en essence avion étaient bien réduits sur la région, en dehors des militaires, il n’y avait pas de gros consommateurs.

Il faut trouver un fournisseur. La société SHELL a accepté de le devenir. Produit : Essence avion 80/87 octane. Et maintenant, on pourra enfin tourner efficacement.

Mais, il reste un problème, il faut transférer l’essence du stockage dans le réservoir de l’avion.

On ne dispose pas d’informatique, pas d’Internet, pas de mail, comment faire? Et l’intellectuel abandonne.

Heureusement c’est là que le gentil " BOWSER ", démobilisé, nous a rejoint.

Caractéristique du BOWSER

  • Chariot mobile avec une citerne fixe de 200 US gallons, équipé d’une pompe à main et d’un compteur
  • Poids de l’ensemble plein environ 800 kilos
  • 1 COUP DE POMPE = 2 litres

Faire le plein équivalait à la représentation d’une OPERETTE


- Ouverture : Où est le Bowser ?

- Acte 1 : Suspense ? : Est-il plein ?

Bowser plein : on passe en sifflotant à l’acte 3.

Bowser vide : Pousser un gros mot et passer à l’acte 2. Regard de détresse, essayez de trouver un copain qui n’est pas sur le point de partir.

- Acte 2 : Remplissage du Bowser en 5 phases.

  • Phase 1 : Amener ce dernier près de la citerne. Echauffement 5 à 10 minutes suivant le trajet.
  • Phase 2 : Branchement sur la citerne, suivant l’habilité de l’exécutant, durée environ 5 minutes. Attention au pantalon, ne parlons pas des mains.
  • Phase 3 : Amorçage de la pompe, environ 20 coups, durée 3 minutes.
  • Phase 4 : Remplissage, environ 250 coups suivant le creux, durée 5’ à 12 minutes. On en sortait évidement toujours tête haute, en pleine forme. (pour la gloire).
  • Phase 5 : Débrancher, enrouler le tuyau. « OUF » Attention, pantalon, mains, chaussures.

ENTR-ACTE : Durée indéterminée, boisson etc... Et surveillance du Bowser vous savez pourquoi !?

Acte 3 : Amener le Bowser près de l’avion. Parking en herbe. suivant le cas : terrain humide - mouillé - sec- l’effort n’est pas le même. à deux la manœuvre serait bien plus facile, mais..!

Acte 4 : Plein de l’avion : 30 à 50 coups de pompe. Durée 5 minutes.

N’oubliez pas l’escabeau !

Acte 5 : Ramener le Bowser au coin du Hangar. 5 minutes ? (voir acte 3)

à présent vous comprenez pourquoi on parle de « sports aériens » !


ACTIVITE DU CLUB : 800 à 1000 h par an. Carburant : environs 35000 l/an.


1952/1954

L’activité du Club se développe et en plus un nouveau carburant est demandé, l’essence 100/130.

Nous devons prévoir un stockage complémentaire. Avec le concours de la Société Shell, une nouvelle installation est réalisée.

  • 1 citerne de 3500 l, affectée au 80/87
  • 1 citerne de 3500 l, affectée au 100/130
  • 2 pompes - électriques - avec compteur. QUEL progrès !

1958/1959

Vu le développement et l’arrivée du DRAGON DH89 des parachutistes, la faible capacité des citernes ne permet plus un approvisionnement régulier par le fournisseur, certaines fin de semaines nous sommes en rupture. La Société Shell ne voulant plus investir étant donné la situation soit disant précaire du terrain et de son implantation sur l’aéroport d’Entzheim.

Grâce à Messieurs Blanchard et Jost, une citerne de 10000 l a pu être mise en place. L’autorisation préfectorale nous a été délivrée sous condition de poser la citerne dans une fosse bétonnée étanche. (protection de la nappe phréatique).


1960

Produits stockés :

  • 1 x 10000 litres - essence 80/87
  • 2 x 3500 litres - essence 100/130
  • 2 distributeurs électriques

L’armée de l’air, pour les activités réalisées par les militaires au sein du club, nous rembourse les frais suivant un barème établi sous forme d’essence, ce qui nous pose souvent un problème. Le volume en cause est souvent nettement supérieur à la possibilité de stockage du club.

Solution, stockage tampon chez un Pétrolier au Port aux Pétroles de Strasbourg. Il faut résoudre le transport pour l’approvisionnement du terrain.


1964

Equipement des distributeurs d’une répétition de débit à distance, donc un meilleur contrôle.


1968/69

Arrivée du Pilatus. Il nous faut du KEROSENE

Avec l’aide d’ESSO, pose d’une nouvelle citerne de 15.000 l en fosse maçonnée pour essence 80/87

Stockage :

  • 1 x 15000 litres - essence 80/87
  • 1 x 10000 litres - essence 100/130
  • 2 x 3500 litres - kérosène
  • 3 distributeurs électriques.

1972

Les citernes de 3500 litres ne sont plus conformes à la réglementation, les capacités ne permettent pas un approvisionnement correct. Il faut trouver une solution ?

Décision : supprimer les 2 citernes de 3500 litres et les remplacer par une citerne de 30 000 litres en fosse maçonnée, ce qui permettra un approvisionnement plus économique vu les consommations de Kéro

Commence le parcours du combattant ! Demande de l’autorisation administrative, accord après moult réunions sur 18 mois. Financement sur 12 mois.

Résultat

autorisation d'installer :

  • Citerne en fosse étanche, recouverte intérieurement d’un film butyle
  • Emplacement de stockage clôturé
  • Aire dépotage camion sur rue signalé et soubassement renforcé
  • Tuyauterie apparente en surface

matériel :

  • 1 citerne de 30 000 litres fourni par ESSO.
  • 2+1 Distributeurs récupérés d’une installation à Nice.

travaux :

  • génie civil et tuyauteries : 50 % club, 50 % Esso
  • électricité : 100 % Esso
  • clôture : 100 % Club + Membres

A noter : FORTE AUGMENTATION DU PRIX DES CARBURANTS sur l'ensemble des produits pétroliers, conséquence de la guerre du Golf.


1974

L'installation de Stockage est constituée de :

  • 1 x 10 000 l - essence 100/130
  • 1 x 15 000 l - essence 80/87
  • 1 x 30 000 l - kérosène
  • (les 2 citernes de 3 500 litres sont neutralisées)
  • 1 distributeur électrique pour kérosène avec armoire
  • 2 distributeurs électrique pour essences, type station-service, contrôlé par la DRIRE.

Il restait à solutionner le problème de trésorerie pour l'achat des carburants, la souplesse du fournisseur ESSO.


1976

Annonce de la suppression prochaine des essences 80-87 et 100-130.

Nouveau produit - ESSENCE -AVIATION 100 LL

Conséquence pour le club : impérativement pour certains moteurs, changement des soupapes.


1977

MODIFICATION de l’installation avec l'aide d'ESSO

L'installation de Stockage est constituée de :

  • 1 x 15 000 litres - essence 100 LL
  • 1 x 10 000 litres - essence 100 LL
  • 1 x 30000 litres - kérosène
  • 1 distributeur électrique – essence 100 LL
  • 1 groupe électrique avec compteur - kérosène

L'essence 100 LL est approvisionnée par les raffineries de Fos (Marseille) ou Port-Jérome

(Rouen). Les raffineries locales ne produisent pas de l’essence aviation 100 LL.

En accord avec le fournisseur, regroupement des commandes avec Haguenau, Sarre-Union, Saverne, pour obtenir des conditions tarif livraison " Gros porteur " plus intéressant, donc gain de quelques centimes ( de Francs ) au litre.

L’installation de carburant étant la seule sur le terrain, nous approvisionnons les avions basés, de passage et les hélicoptères de l’armée.

Cela nous oblige à une présence, un contrôle, une facturation, un encaissement, un suivi.


1978 /1990

Période d’accalmie, pas d’incidents notoires

Consommations annuelles environ :

  • essence 100 LL - 110 m3
  • kérosène - 125 m3.

1991

Remplacement du distributeur essence par un autre.


1993

Suivant la réglementation nous devons reéprouver deux citernes qui ont plus de 25 ans.

A la reépreuve la citerne de 10.000 litres essence cède !!!.Déclaration est faite à la préfecture.

Convocation par les autorités : on nous informe que nos installations se trouvent dans la zone de protection rapprochée de l’usine élévatrice des eaux potables de la ville de Strasbourg et conformément au décret de 1978 notre installation doit être fermée. Bon ....

Notre stock essence est devenu trop faible. Le cauchemar recommence, il n’a pas de stock essence aviation 100 LL dans la région de l’est. Nous sommes ravitaillés par les raffineries de Fos ou de Rouen.


1994 / 1995

Un nouveau parcours du combattant commence.

3 Objectifs:

  • Obtenir une dérogation auprès des autorités
  • Obtenir une aide et un budget auprès du fournisseur ES
  • Trouver un peu de trésorerie au club.

Il nous reste donc à contacter :

  • Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement.
  • Direction Départementale des affaires Sanitaires et Sociales
  • Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt
  • Conseil Départementale d’Hygiène.
  • Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France - Section Eau -
  • Services des Eaux de la Ville de Strasbourg.

1996

Le 30 juin 1996 nous recevons définitivement les autorisations administratives.

Parallèlement, accord du fournisseur ESSO avec un contrat de 8 ans.

Les plans sont approuvés, le matériel commandé, les entreprises choisies.

Début des travaux octobre 1996. (coût global estimé 900 000 F => 137 000 Euros)

à réaliser :

STOCKAGE

  • Citernes neuve pour Essence 100 LL de 30.000 l (citerne double paroi mise en pleine terre)
  • Re-épreuve citerne kérosène de 30.000 l (citerne simple paroi en fosse maçonnée)

ILOT DE DISTRIBUTION

  • création, pose et branchement des distributeurs, essence + kéro + Badgeur
  • montage abri de protection contre les intempéries.

AIRE PARKING

  • mise en conformité - macadam - évacuation eau
  • séparateur hydrocarbures
  • mise à la terre - installation électrique
  • liaison avec bureau
  • système de sécurité incendie.

EXTRACTION des deux citernes de 10 000 et 15 000 litres Neutralisation, enlèvement par ferrailleur.


1997

Fin des travaux - courant février 1997 - Réception de l’installation par autorités.


Enfin ........ mais..... ! ! Se pose un nouveau problème !


Cette fois ce n’est ni le matériel, ni les hommes, mais la réglementation administrative.

Notre Aéro Club est une association " loi 1901 ".

Or en 1989 il a été décidé par le Législateur, que les associations " loi 1901 ", n’aurons plus le droit de réaliser des transactions commerciales supérieurs à 250 KF ( 38 KEuros ) / an.

A l’analyse de notre bilan, nous constatons que les ventes de produits à des tiers est supérieur à ce montant. Il s’agit des autres clubs, des avions de passage et de l’armée.

Que faire ? Réflexion en comité

Des contacts sont pris avec le fournisseur, d’autres clubs sur les terrains voisins et autres lieux, la CCI qui gère l’Aéroport d’Entzheim, la Douane, les Instances de la Ville, la Préfecture, les Fédérations sportives……

Il n’y a pas de solutions simples.

Il ne nous reste que la création d’une société commerciale ! Le temps passe, il faut, comme toujours, c’est urgent on devrait. Mais, c’est la période des vacances On verra à la rentrée.

L’année se termine, mais la décision est prise. On créera une " EURL "


1998

Maintes réunions pour étudier la création de la société.

L’installation fonctionne, l’utilisation des badges supprime les litiges.


1999

Pas de problème important avec l’installation. Heureusement !!

Le suivi de la trésorerie se pose toujours, mais s’améliore. La création de l ‘ EURL prend forme. Nom retenu : AERO-NEUHOF. Les statuts sont déposés.

Merci milles fois à nos amis: - R. Bur - M. Loeffert - M. Zeder - F. Kusswieder etc.

Nous voyons le bout du tunnel.

La gestion s’améliore suite à la modification informatique du contrôle des sorties.

En fin d’année 1999 enfin, l‘information nous parvient : les statuts sont approuvés.

~AERO-NEUHOF - EURL.~ existe légalement.


2000

Mise en place de la gestion du carburant par AERONEUHOF.

- Banque - Fournisseur - Douane - Comptabilité - Clients - etc…

Matériel de distribution OK.


2001

Sur l’année pas de problèmes importants.

Le nouveau-né marche. On peut lui enlever les couches culottes.

Encore quelques difficultés de trésorerie. A l’analyse il lui faudra encore attendre pour la majorité, mais bien aidé, il l’atteindra.

Le 1° bilan est positif.



2002

L’histoire continue, à son rythme.

Le deuxième bilan est positif.

Le terrain d’aviation du polygone a un nouveau et bon collaborateur pour son activité.

Mais encore et toujours, il faut être attentif pour ne pas se faire surprendre !!!